la CANDIDATURE DE LA vallÉE AU PATRIMOINE DE L’HUMANITATÉ
La présentation d’une candidature à l’inscription sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO¹ est une prérogative exclusive des États partie de la Convention du patrimoine mondial, signée par l’Andorre en 1993. La candidature du paysage culturel de la vallée du Madriu-Perafita-Claror à la Liste du patrimoine mondial fut une initiative conjointe du Gouvernement de l’Andorre, des Comuns (organes d’autogouvernement, de représentation et d’administration des Paroisses) d’Encamp, d’Andorra la Vella, de Sant Julià de Lòria et d’Escaldes-Engordany, de la Commission Nationale Andorrane pour l’UNESCO (CNAU) et du Comité National Andorran de l’ICOMOS², avec la participation des différents acteurs ayant des intérêts dans la vallée, ainsi que des collectifs qui utilisent la zone.
L’idée surgit du Comité National Andorran de l’ICOMOS et fut présentée au Ministère de la Culture, pour la première fois en 2001, et le 1er juillet 2004 le Comité du Patrimoine mondial, réunit pour sa 28ème session à Suzhou (Chine), approuva l’inscription de la vallée du Madriu-Perafita-Claror sur la liste du Patrimoine mondial, dans la catégorie de biens culturels (paysage culturel). Actuellement, il n’existe dans le monde que 121 paysages culturels.
La vallée conserve de nombreux éléments ainsi que les structures d’exploitation, d’organisation et de gestion des ressources naturelles (forêts, pâturages, bordes, chemins, eau…), qui révèlent et présentent l’utilisation et l’évolution de ce territoire tout au long de l’histoire. De grande valeur identitaire, la vallée est devenue un vivant témoignage de l’histoire et des formes de vie d’un pays rural de montagne. Des endroits d’une beauté extraordinaire sont l’aboutissement de l’interaction entre l’homme et l’environnement.
La vallée du Madriu-Perafita-Claror est un paysage culturel, une “œuvre conjointe de l’homme et de la nature, qui constitue une unité cohérente de par ses valeurs esthétiques, historiques ou culturelles” (Loi 9/2003, du patrimoine culturel de l’Andorre).
Pour être inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, un site doit avoir une “Valeur Universelle Exceptionnelle” et répondre à au moins un des critères de sélection suivants:
- ou (I) : représenter un chef-d’œuvre du génie créateur humain ;
- ou (II) : témoigner d’un échange d’influences considérable pendant une période donnée ou dans une aire culturelle déterminée, sur le développement de l’architecture ou de la technologie, des arts monumentaux, de la planification des villes ou de la création de paysages ;
- ou (III) : apporter un témoignage unique ou du moins exceptionnel sur une tradition culturelle ou une civilisation vivante ou disparue ;
- ou (IV) : offrir un exemple éminent d’un type de construction ou d’ensemble architectural ou technologique ou de paysage illustrant une ou des périodes significative(s) de l’histoire humaine ;
- ou (V) : être un exemple éminent d’établissement humain traditionnel, de l’utilisation traditionnelle du territoire ou de la mer, qui soit représentatif d’une culture (ou de cultures), ou de l’interaction humaine avec l’environnement, spécialement quand celui-ci est devenu vulnérable sous l’impact d’une mutation irréversible ;
- ou (VI) : être directement ou matériellement associé à des événements ou des traditions vivantes, des idées, des croyances ou des œuvres artistiques et littéraires ayant une signification universelle exceptionnelle ;
- ou (VII) : Représenter des phénomènes naturels ou des aires d’une beauté naturelle et d’une importance esthétique exceptionnelles ;
- ou (VIII) : être des exemples éminemment représentatifs des grands stades de l’ histoire de la Terre, y compris le témoignage de la vie, de processus géologiques en cours dans le développement des formes terrestres ou d’éléments géomorphiques ou physiographiques ayant une grande signification ;
- ou (IX) : être des exemples éminemment représentatifs de processus écologiques et biologiques en cours dans l’évolution et le développement des écosystèmes et communautés de plantes et d’animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins ;
- ou (X) : contenir les habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation.
La vallée a été inscrite selon le critère (v): “La vallée de Madriu-Perafita-Claror est un microcosme qui fournit une image représentative de la façon dont ses habitants ont collecté les rares ressources dans les Pyrénées au cours des derniers millénaires pour créer un cadre de vie durable, en harmonie avec le paysage de montagne. La vallée rappelle un ancien système de gestion des terres communales qui existe depuis plus de 700 ans. ”
Vous pouvez consulter l’intégralité de la déclaration de “Valeur Universelle Exceptionnelle” de la vallée de Madriu-Perafita-Claror ici:
¹ L’UNESCO est l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture. Son principal objectif est de contribuer au maintien de la paix et de la sécurité dans le monde par l’éducation, la science et la culture et la communication, et promouvoir la collaboration entre nations, afin d’assurer le respect universel de la justice, des droits de l’homme et des libertés fondamentales. L’inscription sur la liste du Patrimoine mondial consacre la valeur universelle exceptionnelle d’un bien culturel ou naturel afin qu’il soit protégé en bénéfice de toute l’humanité.
² L’ICOMOS (Conseil international des monuments et des sites) est une organisation internationale non gouvernementale associée à l’UNESCO. Il se consacre à la promotion de la théorie, de la méthodologie et de la technologie appliquées à la conservation, la protection et la valorisation du patrimoine culturel. Ses travaux sont basés sur les principes inscrits dans la Charte internationale de 1964 sur la conservation et la restauration des monuments et des sites, dite Charte de Venise.